Arbre (A) de 30 m de haut et pouvant atteindre jusqu’à 50 cm de diamètre (exceptionnellement jusqu’à 90 cm), souvent avec des contreforts aliformes (B) serpentant sur le sol. Ecorce de couleur brun clair, peu fissurée longitudinalement. Le tronc exsude une résine rouge-sang lorsqu’il est coupé. Feuilles (C) alternes, imparipennées, composées de 5 à 9 folioles alternes (D) et luisantes de forme elliptique, ovale ou lanceolée de 6 à 14 cm de longueur. Fleurs (E) petites (10 à 15 mm) et jaunâtres marbrées de brun-rouge, disposées en panicules de 20 cm de long. Fruits (F) en forme de disques indéhiscents, à surface irrégulière ridée, au diamètre allant de 3 à 5 cm, ailé d’un côté et à faible dissémination par le vent.
Habitat : Espèce grégaire à rôle structurant de la forêt marécageuse; présent en milieu forestier fermé, absent en milieux ouverts. L’espèce possède des puissants contreforts, couverts de lenticelles et constitués d’un tissu lacuneux spongieux (aérenchyme) que lui confèrent une grande stabilité et permettent la circulation des gaz nécessaire à son adaptation en milieu salin. Les nodosités présentes sur les contreforts et les racines non immergées caractérisent la fixation symbiotique d’azote réalisée par l’association naturelle de cette espèce avec la bactérie Bradyrhizobium.
Altitude : 0 - 20 m. Observée lors de l’étude des ripisylves entre 1-28 m
Phénologie : La floraison a plutôt lieu à la fin de la saison des pluies (de fin août à mi-novembre, mais est aussi mentionnée de février à mars dans la bibliographie). Fruits de février à avril. La dispersion des graines se fait grâce à l’eau (dispersion hydrochore).
Exigences de l’espèce : Espèce d’ombrage (sciaphile) des zones côtières inondées, ou le long des cours d’eau à l’intérieur des terres (forêt de galerie). Pluie journalière décennale associée : 182 mm. Tolérante à la submersion temporaire (comportement amphiphyte) et souvent enracinée dans l’eau douce (comportement hélophyte). Exigences édaphiques : sols argileux en zone volcanique ou calcaire saturé par l’eau douce ou légèrement salée. Position sur berge et préférence de pente : en bas de berge (jusqu’à 1m de hauteur), sur pentes faibles (<30°).
Espèces de génie végétal associées (à adapter suivant l’altitude) : En estuaire : Anonna glabra, Acrostichum danaeifolium, Montrichardia arborescens. En forêt de galerie : Homalium racemosum, Hernandia sonora, Ischnosiphon arouma, Inga ingoides.
Types de ripisylves : T2 - Rivière en zone inondable
Anastomose : Racines : oui - Tiges : oui
Ancrage du système racinaire : Racines traçantes bien développées, se ramifiant jusqu’à 4-5m d’arbre
Types de rameaux : Rameaux nombreux, souples sur les jeunes individus
Capacité de recouvrement : Forte en strate arborée et herbacée
Multiplication végétative : Non observée sur le terrain
Capacité de reproduction : Forte production de fruits et formation de tapis de plantules (G)
Types de rameaux : Rameaux nombreux, souples sur les jeunes individus
Capacité de régénération suite à une perturbation (si rabotée, coupée, affouillée) : Non observée sur le terrain
Gayot et al. (2018). Étude de la typologie des ripisylves de Guadeloupe et proposition d’espèces utilisables en génie végétal sur les berges. Office National des Forêts de Guadeloupe.
Relecture : E. Mira, B. Dessange