Grand arbre (A) de 45 m de haut et de 1,9 m de diamètre, souvent sans contreforts (ou peu). En situation de pente, l’espèce fait des racines qui serpentent à la surface du sol (B). Sa frondaison (ensemble de son feuillage) est majestueuse, large et arrondie. Son tronc (C) est droit, cylindrique et exsude une résine perle translucide (copal) lorsqu’il est coupé. Ecorce (D) grise ou beige, sublisse ou microsillonée, rugueuse par les lenticelles. Lenticelles foncées bien visibles, rondes, disposées sans ordre ou en lignes verticales. Feuilles (E) vert-foncé, alternes, composées de deux folioles falciformes de 4,4-12,8 x 1,4-4,5 cm. Limbe épais, coriace, brillant, à gros points transparents. Fleurs blanches, disposées en grappes terminales, longues de 5-11 cm, fugaces. Fruits (F, G) : gousses de couleur brune-rougeâtre de 7,5 à 15 cm par 4 à 6 cm de largeur, épaisses, ligneuses, pendantes, très dures, indéhiscentes et restant plus d’un an sur l’arbre. Pulpe sèche farineuse, visqueuse, douceâtre et malodorante.
Habitat : Hymenaea courbaril est une espèce à tendance grégaire, rivulaire facultative, également fréquente en milieux ouverts et forestiers. Climax de l’horizon inférieur de la forêt mésophile et de zone littoral xéro-héliophile. La vitesse de croissance est lente. Le feuillage est caduc lors du carême.
Altitude : 0-380 m. Observée lors de l’étude des ripisylves* 2-116 m.
Phénologie : la floraison s’étend de juin à juillet avec l’apparition des jeunes feuilles. Fruits, germination et plantules observés en mai en Guadeloupe sur la côte au vent.
Exigences de l’espèce : Espèce à rôle structurant, pionnière et modérément héliophile (tolère un couvert végétal pendant de longues périodes) en milieu forestier du littoral; d’arrière mangrove et en forêt de bas-fond. Pluie journalière décennale associée : 177mm. Tolérance à la submersion temporaire : comportement amphiphyte. Exigences édaphiques : sols argileux surtout volcanique. Position sur berge et préférence de pente : Jusqu’à 1,5 m de hauteur, sur pente préférentiellement >30°.
Espèces de génie végétal associées (à adapter suivant l’altitude) : Sur le litoral : Tabebuia heterophylla, Hommalium racemosum, Lonchocarpus heptaphyllus, Senna alata, Hymenachne amplexicaulis, Commelina difusa, Sphagneticola trilobata. En milieu mésophile forestier semi-ouvert : Chimarrhis cymosa, Homalium racemosum, Chrysophyllum argenteum, Calophyllum antillanum, Inga ingoides, Ischnosiphon aroumam, Thelypteris reticulata, Blechnum occidentale, Selaginella flabellata, Sphagneticola trilobata.
Types de ripisylves : T4 - Rivière ouverte,T5 - Rivière semi-ouverte,T6 - Rivière fermée à pente moyenne,T7 - Rivière fermée à pente forte
Anastomose : racines : oui - Tiges : non
Ancrage du système racinaire : racines pivotante et traçante bien développées se ramifiant et serpentant
Types de rameaux : rameaux nombreux, souples, fibreux, non cassants
Capacité de recouvrement : forte en strate arborescent et herbacée
Multiplication végétative : Drageon
Capacité de reproduction : Moyenne à haute production de fruits, haute capacité de germination sous des litières en sous-bois semi-ombragé de forêt mésophile, observation de plantules en zone de faible courant (H)
Types de rameaux : rameaux nombreux, souples, fibreux, non cassants
Capacité de régénération suite à une perturbation (si rabotée, coupée, affouillée) : rejette puissamment sur grosses souches
Source : Gayot, M., Procopio, L., Conjard S., Boulange E., Bernus J. (2018). Étude de la typologie des ripisylves de Guadeloupe et proposition d'espèces utilisables en génie végétal sur les berges ; Volume i : rapport d’étude. Office national des Forêts. Basse-Terre, Guadeloupe. 106p.
Relecture : E. Mira, B. Dessanges.